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Dans l’écrin d’une nuit de novembre, alors que la quiétude enveloppait la Kumpania, deux silhouettes émergèrent de l’obscurité, se frayant discrètement un chemin au travers des ruelles du bastion jusqu’à l’auberge de la Coupe de Cristal. Cette arrivée, impromptue, sembla jeter un froid sur l’atmosphère sereine et détendue de la taverne où nombre d’entre vous débutaient leur soirée.

Un homme, en armes, vêtu d’une armure légère ornée de l’emblème des Hospitaliers, avançait d’un pas déterminé aux côtés d’une femme. Elle portait avec assurance des runes païennes sur son visage, témoignant de son attachement à la déesse Gaïa. Leurs traits fatigués et leurs vêtements en lambeaux témoignaient de la rudesse des épreuves qu’ils avaient traversées au cours de leur voyage. Se frayer un chemin à travers les terres sauvages sans la protection d’une Kumpania ou d’une escorte est une entreprise des plus audacieuses, et ce, même en compagnie d’un Hospitalier, réputé pour ses connaissances de routes et chemins. Ainsi, parmi les tables, les conversations allèrent bon train. Chacun ayant une idée d’un motif impérieux ayant pu pousser les nouveaux arrivants sur la route et ainsi que sur l’urgence de leur voyage.

S’avisant de l’état de vulnérabilité des nouveaux arrivants, Dame Saskia se porta à leur rencontre, offrant son assistance à la jeune femme. Sa bienveillance fut repoussée par la menace de l’épée levée du Templier, bouclier sans faille entre sa protégée et le reste du monde. Un silence tendu s’abattit sur l’auberge alors que tous les regards convergeaient vers cette confrontation naissante. La tension, toutefois, retomba vite, quand l’Ollam, après avoir posé sa main sur l’épaule du guerrier, lui murmura quelques mots à l’oreille : « Nous sommes en sécurité ». Abaissant son arme, l’homme pris la parole et déclara d’une voie empreinte d’autorité : « Je me nomme Bayard et je suis chevalier Hospitalier. A ce titre, j’agis comme guide et protecteur de l’Ollam, Lauryn. Je réclame pour elle et le don dont elle est porteuse la protection de la Marche et des Templiers du Fort Belvédère ». Par ces simples mots, l’Hospitalier en appela à la coutume la plus sacrée de la Marche, l’Hospitalité.      

Votre Aurige, Andreas, fit quelques pas en direction du couple pour répondre tout aussi cérémonieusement à la requête du Chevalier. Et lui dit en lui présentant son avant-bras, « Noble sire, nous t’accueillons dans la paix du christ », manifestant ainsi sa bienvenue au Templier au sein de votre Kumpania. Après un échange poli, Andreas se tourna vers Lauryn, reconnaissant sa présence avec une révérence respectueuse. « Lauryn, Ollam, nous t’accueillons sous la protection de nos esprits », déclara-t-il tout aussi solennellement, avant de se tourner vers les autres avec un geste d’inclusion.

« Merci d’accueillir Lauryn ‘Ollam’ et le chevalier Bayard au sein de la Kumpania dont ils deviennent des membres à part entière. En rejoignant nos rangs, ils placent notre aventure sous les auspices du Christ représenté par les Templiers ainsi que sous la bénédiction de Gaïa et d’Hélios au travers de la présence de compagnons druides, que chacun d’eux représente », annonça-t-il, inclinant la tête devant Bayard et Lauryn en signe de respect.

Bien qu’une atmosphère de calme semblât s’installer à nouveau, certains d’entre vous furent alertés par la présence d’ombres tapies derrière les fenêtres de l’auberge. Andreas, percevant l’agitation croissante, se leva pour s’enquérir de la situation à l’extérieur, laissant les deux représentants des factions avec Maître Edwald. La soirée se poursuivit, et en tendant l’oreille vous fûtent les témoins de l’échange entre Bayard et le Maître du bastion. Après un préambule d’accueil, quelques formules de bienvenue, et quelques bribes d’informations sur le périple qu’ils avaient vécu, la conversation s’orienta rapidement sur la nécessité de mettre à l’abri le « présent » dont la druidesse était la gardienne.

Alors que le trio allait se retirer vers le bureau du Maître Templier, des bruits de lutte retentirent à l’extérieur. Vous vous précipitâtes tous dehors, des affrontements éclataient au sommet de la colline du Belvédère, les cerbères de la Kumpania tentant de contenir les assaillants, mais un petit groupe réussissait à descendre vers l’auberge à la lueur d’une torche. Vous n’eûtes que quelques instants pour sortir vos armes et vous organiser.

Plusieurs petites troupes armées, dépourvues de tout symbole ou sigle distinctif, vous chargèrent. Certains parmi vous semblaient aguerris au combat, mais pour d’autres, c’était leur premier contact avec un danger imminent. La bataille qui s’ensuivit fut acharnée, les ennemis semblant surgir de toutes parts. Malgré votre supériorité numérique, la situation se retourna contre vous alors que votre position devenait de plus en plus désavantageuse.

Ce qui sembla durer une éternité ne fut qu’un battement de cœur, tant votre vie fut mise en péril à maintes reprises. À chaque instant critique, un Templier ou l’un de vos compagnons d’armes intervint. Dans vos souvenirs confus de cette lutte acharnée, vous revoyez Lauryn entraver les ennemis en invoquant les forces de la nature, les lames acérées du chevalier Bayard et d’Edwald trancher dans les rangs ennemis, tandis que les blessés étaient conduits vers un endroit protégé par Dame Saskia, Maîtresse Mélodie et Andreas, leurs éléments déchaînés pour repousser l’ennemi. Et vous avez combattu, pris des coups, saigné et fait saigner. Les ennemis prirent finalement la fuite, Andreas vous intimant l’ordre de ne pas les poursuivre. Au loin, les bruits de combat s’apaisaient également, indiquant que les cerbères avaient dû affronter leurs propres épreuves.

Après une nuit tumultueuse et éprouvante, marquée par la bataille et les épreuves, une camaraderie naquit entre les combattants fatigués et blessés. Dans le calme revenu de l’auberge, les regards échangés témoignaient d’une reconnaissance mutuelle et d’un respect partagé. Maître Jacomo fit servir un café vénitien pour vous requinquer.

Bayard, debout, sa chope entre les mains, semblait incarner la fierté et la détermination des Templiers, tandis que Lauryn, bien que blessée, rayonnait d’une aura de sagesse et de détermination. Invités par les regards de certains d’entre vous, ils prirent tour à tour la parole. Bien que n’étant pas un grand orateur, le Chevalier Bayard reprit comme un mantra le discours que Sire Roland avait tenu lors de la signature de la Paix de Constance : « En cette nuit où les lames se taisent, une immense tragédie touche à sa fin. Nous avons goûté à l’amertume de la défaite et à l’exaltation du triomphe. Mais nous savons désormais que le bonheur ne réside pas là. Notre devoir sera de préserver la paix que nous avons conquise par la guerre. Sic itur Adastra ». Tous les Templiers présents dans l’auberge récitèrent ces dernières paroles en chœur avec Bayard, tel un rituel sacré. « Sic itur ad astra ».

D’un geste lent malgré la douleur qui parcourait chaque fibre de son être, Lauryn se redressa, faisant face à l’assemblée. Sa voix, teintée de résolution et de détermination, s’éleva dans l’auberge paisible. « Je vous adresse ma profonde gratitude pour l’accueil chaleureux que vous nous avez offert, nous plaçant sous l’égide protectrice de cette Kumpania. Les adeptes de Gaïa, dans leur sagesse ancestrale, honoreront toujours votre soutien. Ce que nous apportons en ces lieux va bien au-delà d’un simple présent ; c’est un don précieux, un rayon d’espoir illuminant notre chemin dans ces temps incertains. Nous serons à vos côtés, unis dans la quête commune, prêts à partager les fardeaux et les triomphes qui jalonnent notre périple. Je suis consciente que notre présence peut susciter diverses réactions : l’incompréhension, la méfiance, voire la colère. Mais je vous implore de ne pas fermer votre cœur à cette vision, car ensemble, nous pouvons accomplir des miracles. Écoutez la voix des esprits, ils guideront nos pas et éclaireront nos cœurs dans les heures sombres à venir. Ils peuvent être vos alliés les plus précieux si vous choisissez de les écouter. »

Dans le sillage des paroles de Lauryn, les événements récents semblaient indiquer que des enjeux plus profonds se jouaient. Les ombres tapies dans l’obscurité et les affrontements sur les hauteurs du Belvédère étaient les prémices des dangers qui croiseront votre route. Quant à ce mystérieux cadeau « symbole d’espoir », nul doute que, dans les semaines à venir, vous en apprendriez davantage sur les secrets de ce présent, dont ces nouveaux membres semblaient être les gardiens. Mais pour l’instant, en cette nuit de novembre imprégnée de promesses, vous pressentiez seulement que vous étiez unis, si ce n’est dans une quête commune, au moins dans une solidaire envie de survivre.  Et dans cette solidarité, vous trouviez la force nécessaire pour affronter les défis qui se dressent sur votre chemin.