Un mois a glissé doucement depuis votre arrivée à Florence et, bien que l’automne florentin se fasse encore clément, la douceur de la saison ne parvient pas à apaiser les tensions qui s’agitent au sein de la Kumpania.
Les débats, parfois véhéments, entre les différentes factions et les anciens créent une atmosphère chargée d’électricité, faisant écho aux dissentions existantes entre la Marche et les factions.
Jusqu’à présent, vous restez en marge de ces conflits, votre place dans cette nouvelle Kumpania n’étant pas encore définie.
Dans ce contexte déjà tendu, les Médicis, malgré le refus des anciens et des factions, persistent à exercer leur influence en faveur de certains individus. Parmi eux, Mélodie Thar, magicienne membre de la faction Arcaniste, a été officiellement entérinée dans son poste.
C’est au petit matin d’une journée de novembre que des acclamations venues de l’extérieur du bastion vous alertent. Une masse de curieux est attirée par la venue d’un devin ! Celui-ci dit tirer les cartes et prédire l’avenir mieux que ses apprentis les sibyllins.
Subitement, il convulse, ses pieds ne touchent plus le sol et, d’une voix caverneuse mais claire, il dit :
« Écoutez, ô enfants de la Toscane, prêtez l’oreille aux paroles tissées par le fil du destin,
Dans les ruelles pavées de Florence,
Surgira une Marche, éclairée par l’obscurité des astres qu’elle offense
Son destin, empreint de ténèbres et baigné dans l’atrocité,
Sous la bannière de la lune et du sabbat argenté,
Les danseurs des ombres, silencieux, se rassembleront,
Pour former cette cabale et, grâce à cet écho, tous trembleront.
Dans les ruelles étroites et les places enchantées,
Les membres de cette troupe, unis, seront liés,
Leurs destins entrelacés, telle une tapisserie sombre,
Où se mêlent les fils d’obscurité du triomphe.
Au carrefour des choix, la Kumpania prendra sa route,
Devant elle, des chemins de ténèbres et d’ombre, sans doute,
Que les épreuves soient noires comme la nuit sans lune,
Ou sinistres comme le crépuscule au sommet de la brume.
Que les astres guident vos pas, ô compagnons d’ombre,
Car votre destinée, écrite dans les étoiles funestes, est sombre,
Soyez prêts à affronter les abysses et à en perdre la foi,
Car de votre histoire, le monde murmurera avec effroi.
Que la grandeur noire vous accompagne à la potence,
Que votre récit soit murmuré dans les ruelles de notre belle cité de Florence,
Que tous soient mis en garde contre vous !
Votre marche : La sinistre, La Ténébreuse et insidieuse légion est d’ores et déjà maudite ! »
A ces quelques mots, Mélodie semble exaspérée, et sa détermination semble se transformer en colère.
« Du balai ! »
S’écrie-t-elle en frappant le sol de son bâton sculpté.
Au-dessus du devin, un fil semble alors s’enflammer et cède… le devin tombe au sol, mettant au jour la supercherie.
Mélodie s’approche :
« Belle prestation mais j’ai eu mon compte de pseudo prédicateur. Qui t’a payé pour cette mauvaise farce aux rimes très pauvres ? »
Le devin ne semblant pas vouloir coopérer, la magicienne accomplit alors quelques mouvements de sa main droite, comme si elle jouait une composition sur un clavecin.
De petites flammes parcourent le sol autour de vous mais leur intensité diminue, à tel point qu’on ne les voit plus. Vous ressentez néanmoins une chaleur inattendue. Le devin, quant à lui, sue à grosses gouttes.
« Parle ou tu verras la vraie magie ! »
Le devin semble s’exécuter aux oreilles de Mélodie.
« Bien ! Tu peux t’en aller. »
Soudainement, la chaleur ambiante s’évanouit, le devin semble respirer plus facilement.
Mélodie se redresse, son regard, devenu dur, s’adoucit en dessinant un sourire accompagné d’un léger levé d’épaule.
Sur cette présentation, Mélodie invite chaleureusement chacun à contacter les arcanistes au besoin, soulignant que « la porte des arcanistes sera toujours ouverte à tous ». Et, avec ce petit sourire espiègle, elle s’éloigne, semblant trouver ce premier contact tout à fait approprié.